ENCHAÎNEMENT DES 3 ARÊTES AU BALAÏTOUS : Une (très) longue et belle journée !

Après deux semaines de stage Aspirant guide 3 à Chamonix, il fallait trouver une belle manière de se replonger dans le Pyrénéisme.

Autrement dit, une approche longue, 3 arêtes successives et sauvages, et un retour encore plus long ...

J'avais déjà parcouru les 3 arêtes il y a 5 ans de cela avec Victor, déjà une belle bambée en 2 jours avec un bivouac à la demeure soulé, j'avais depuis quelques temps la connerie l'idée de boucler la trilogie à la journée..

Avoir une idée c'est une chose, la réaliser en est une autre !

Ultime rappel de la trilogie 

Tout d'abord il me fallait trouver un débile pote avec qui partager la corde...

Obligé d'être honnête sur l'ampleur de la journée "en gros on va partir très tôt, rentrer tard si tout se passe bien, et entre temps on va pas s'arrêter..." il m'était difficile de trouver un acolyte.

Cependant, sur la route du retour de Chamonix le samedi, Marco et Léo se motivent à partager l'aventure avec moi, on sera donc 3 énervés sur la même corde !

Ni une ni deux, nous prévoyons le départ dans la nuit de dimanche à lundi, la météo semble stable (ce n'était finalement pas le cas) pour la journée de lundi sans orage de fin de journée.

Lever de soleil sur les lacs de Batcrabère

Le ciel s'embrase

Il est 2h30 du matin lorsque le réveil sonne, notre nuit réparatrice de 3h va sans aucun doute nous aider à aborder la journée de la meilleure des manières !

Qui plus est nous sommes accueillis par une petite pluie fine et un brouillard à couper au couteau en sortant du camion.

Léo semble déjà me détester, c'est bien plus tôt que d'habitude ...

Nous passons au refuge du Larribet 1h30 plus tard et sommes toujours dans la crasse, je ne cesse de répéter depuis maintenant 40 min que "c'est bon j'ai l'impression qu'on sort de la couche", ma crédibilité est donc tombée à l'eau vers 4h30 du mat', c'est particulièrement tôt une fois de plus ...

1h30 d'approche de plus, un enfilage de crampons et nous sommes au pied notre première arête de la journée, l'ARÊTE NORD OCCIDENTALE DU BALAÏTOUS, nous sommes enfin sorti de la couche et surprise ... découvrons qu'il y en a une deuxième à 3000m !

Flo dans une trav après l'aiguille Lamathe

L'arête NO se déroule globalement sur un bon caillou, nous savourons un beau lever de soleil entre 2 couches de nuages au niveau de l'aiguille Lamathe et comprenons rapidement que les rafales modérées annoncées par Météo France seront finalement fortes en altitude !

Nous sommes à 9h15 au sommet du Balaïtous, pas malheureux de pouvoir savourer une si belle vue...

Palas, Ossau, Lurien, le panorama est grandiose !

Une petite pause bien méritée et nous repartons rapidement (c'est qu'il reste encore un gros morceau..) en direction du plat principal l'ARÊTE DE COSTERILLOU .

L'arête en elle même est plutôt descendante.

Moins grimpante que la NO le caillou y est cependant moins sûr (bien qu'en restant sur le fil il reste globalement bon !), ce qui surtout à 3, ralentit considérablement notre progression.

D'autant plus que pour rajouter du piment (à un plat déjà très épicé...) une nouvelle pluie fine s'invite à la fête accompagnée de rafales avoisinant les 60km/h ...

Ambiance Seigneur des Anneaux sur Costerillou ...

Poz'pipi pour Marco à la demeure Soulé

Mes acolytes ont encore un grand sourire, quel bonheur d'avoir ce genre de débile potes sur sa corde ! 

Tour de Costerillou, désescalade, arête éfilée, tout y passe et nous sommes vers 12h30 à la Demeure Soulé et cette fois c'est le soleil qui s'invite à la partie !

Une petite demi heure de pause casse croûte et nous filons pour la dernière arête de la journée !

En dessert nous partons donc sur les CRÊTES DU DIABLE pour terminer notre trilogie.

Ayant de l'éthique jusqu'au bout nous choisissons logiquement de gravir toutes les pointes en restant sur le fil de l'arête (bien que les vires sur le coté me donnait fortement envie..) !

Marco dans la fissure en Z du Trident Nord.

Dernier petit pas de grimpe 

Léo bien vigilant à l'assurage

Une des multiples désescalade des Crêtes du Diable

Trident N, Dent du trident, multiples cornes...

Nous réalisons l'intégrale de la mâchoire en montant en haut des toutes ces pointes et prenons le temps de retrianguler correctement plusieurs relais plutôt inquiétant !

Cette dernière arête est très certainement la plus esthétique et techniquement la plus difficile aussi !

Gaz, grimpe, manips, tout y est et la progression se fait désormais plus lente (la fatigue y est également pour quelque chose).

Nous arrivons en fin d'après midi à bout des 3 arêtes, bien content qu'une nouvelle n'ai pas poussé dans la nuit !

Seuls toutes la journée, seulement quelques isards donneront signe de vie dans la trop longue descente.

La journée commence à se faire longue ..

Une interminable (le mot est faible) descente nous mènera en début de soirée au camion sur le parking.

Les jambes sont lourdes, les pieds douloureux, mais le sourire est bien là, la bière est méritée !

Merci les copains pour l'aventure on remet ça quand vous voulez (ou presque, pas demain quoi..)