LEONIDIO & KALYMNOS, grimpe et potes à la sauce Grecque !

Quelques mois et autant d'aventures sont passés, il était donc temps pour moi de dépoussiérer le blog.

Mais pour écrire un article il faut du temps, ahhhh le temps ... cette division de durée si impalpable mais si précieuse !

Et n'aimant pas particulièrement pondre des articles à la va vite juste pour alimenter un site internet, j'essaye de m'appliquer à prendre ma meilleure "plume" pour donner du sens et leurs juste valeurs à ces instants de vie.


Une araignée nommée Marco tisse sa toile


Mon mois de septembre fut rythmé par le tempo du stage de "l'Aspirant Guide 1" à l'ENSA à Chamonix, c'était pas les vacances, loin de là, mais j'y ai appris plein de choses sur mon futur métier, et en ressors d'autant plus motivé !

Après l'obtention du stage, nous décidons avec Léna qui, de son côté, a pris une année de césure entre sa 4ème et 5ème année d'école d'architecture, de nous envoler pour la Grèce pour 1 mois.


Lors du stage Aspi 1, ambiance Chablais.
Photo : P. Magnin

Notre bilan carbone en prendra une belle claque et nous en sommes pleinement conscients.
Bien lucides sur le fait qu'il faudra revoir nos moyens de locomotion pour nos prochaines vacances.

Nous sommes mi octobre, il fait 33°, et nous voilà en plein cœur d'Athènes, ça tombe bien, il parait que niveau architecture il y a 2/3 choses à voir dans le coin ...

Léna rêve de colonnes de l'Acropole et mes rêves sont également tournés vers les colonnes de Léonidio et Kalymnos!

Nos acolytes Marco et Manon nous rejoignent dans 4 jours pour filer à Léonidio, c'est donc le temps que nous nous laissons pour découvrir Athènes.

La première impression que nous laisse la capitale est une cacophonie de moteurs, de klaxons, et d'odeurs de diesel (et une envie de manger quasi permanente).

Alors vous me direz, "Hé l'ermite descend de ta montagne de temps en temps, ça s'appelle une ville ça !". 
Et vous n'aurez pas totalement tort ...





Solitude matinale sur l'acropole


Les monuments c'est bien sympa,
 mais rien de tel qu'une bonne glace noix de coco.. 


Mais toujours est-il qu'en 4 jours sur place nous aurons vu seulement deux inconscients à vélo ! 
Il faut dire que dans cette jungle routière il ne fait pas bon prendre l'air à bicyclette, l'espérance de vie ne doit pas dépasser l'heure ! 

Acropole, Parthénon, Lycabette, Plaka, Monastiraki, Chiken souvlaki, comme 2 vrais touristes que nous sommes tout y passe ! 

L'amabilité, la bienveillance et la décontraction du peuple Grec nous laisseront sans voix.
Cependant nous sommes frappés par l'état général de la ville, l'insalubrité et la pollution sont bien présentes , aucun effort n'est fait à ce niveau là, et c'est vraiment regrettable. 

Notre halte Athénienne se termine rapidement et nos esprits se bousculent déjà dans un contraste peuple / pays qui ne cessera de s'étoffer ! 

Voiture de loc' en poche, nous voilà désormais partis en direction du Péloponnèse et plus particulièrement du petit village de pêcheurs de Léonidio depuis peu mondialement connu pour son potentiel d'escalade hors normes.

Malgré l'augmentation constante du nombre de grimpeurs se rendant sur place depuis quelques années, Léonidio a (pour l'instant) su pleinement garder son authenticité et son charme.
Quel bonheur de se retrouver dans de petits bars / restaus ou le gérant ne parle pas un mot d'anglais (tout comme nous).


Entre oliviers et parois orangées ...


Le paisible petit village de Léonidio


Bart essaye ses nouveaux biceps acheté récemment 


Léna s'amuse sur fond de mer Égée 

Nous allons passer 10 jours sur place et comprenons vite que nous ne serons pas seuls ...
En effet, nous sommes en pleine période de vacances de la Toussaint, et le site est gavé de monde.
Comme nous, tous ces grimpeurs venus de tout les horizons (dont beaucoup de Français) désirent profiter de la belle arrière saison (et des salades) qu'offrent la Grèce.

Malheureusement Léonidio n'échappe pas à la règle des spots de grimpe sur-fréquentés !

Les alentours des sites sont clairement dégueulasses, et il ne faut  surtout pas sortir des sentiers battus sous peine de tomber sur une des nombreuses mines, stigmates de cette sur-fréquentation ... 

Certains secteurs, comme Mars par exemple, pourtant très jeune, souffre déjà d'une patine bien prononcée.. qu'en sera t'il dans 10 ans ?

Alors, une fois de plus, aussi paradoxal que cela puisse paraître puisque je vends le site en faisant un article dessus, je demande aux futurs grimpeurs(euses) d'enterrer ou brûler vos déjections/papiers, et de vous munir d'une brosse à dent pour brosser vos projets !


Petite pancarte trouvée en Sardaigne ..

Essayons de ne laisser aucune trace, nous qui nous revendiquons amoureux de la nature...

Heureusement, le nombre de secteurs à moins d'une heure de route est vraiment conséquent et il est possible de jouer avec la surfréquentation du site pour être un peu plus tranquille (ou du moins ne pas demander des tickets pour faire une voie...)

Les journées s’enchaînent, plus belles les unes que les autres, le temps est au beau fixe, les avant bras gonflent, la peau des doigts s’abîment, la nourriture est aussi bonne que les parois sont belles, c'est dire ! 

Difficile de d'écrire un "trip grimpe" autrement que par ces qualificatifs, le temps s'arrête, notre passion l'emporte, et nous tâchons de profiter de chaque instant, bien conscient que nous sommes privilégiés d'être ici.


Ruser pour moins forcer, tel est le secret ..


Flo et Marco ne sont pas sur la même colo
 mais mènent le même combat !




La petite équipe après une grosse journée !

Sur place, on la chance de croiser plusieurs potes venus eux aussi passer du bon temps, s'assaisonner les bras et faire la moisson de croix et d'Ouzo !
Bart et Marion, et une bonne partie des cinglés de la Team Plots.

Beaucoup de longueurs et de bières et quelques jolies croix plus tard, il est désormais temps de laisser nos amis sur place.


Bart essaye d'arracher les belles colos d'Elona


Le temps ne s'est finalement pas arrêté, et il est l'heure pour Marco et Manon de rentrer en France et pour nous de prendre la direction du Dodécanèse et plus particulièrement de l'île de Kalymnos.

Kalymnos est donc une des 160 îles et îlots du dodécanèse, toute proche de la Turquie à l'Est, on l'a rejoint le plus souvent en bateau par l'île de Kos qui se situe au Sud.

Historiquement réputée pour son activité de pêche aux éponges de mers, c'est depuis 20 ans l'escalade qui est devenue l'activité la plus lucrative sur ce bout de terre ...

Quel grimpeur ne connait pas Kalymnos ?! 
Ces spots de grimpe aussi mythiques que les tufas qui y ont poussées sur fond de mer Égée ! 
L'escalade de carte postale par excellence !
Spot archi-méga-giga-super-extra connu, nous y arrivons début novembre et sommes ... quasi seuls !


On découvre "Secret Garden",
la Turquie à portée de mains !


L'approche du secteur coup de cœur, "Pescatore".

Seul quelques irréductibles grimpeurs sont encore là, le plus gros de la saison (septembre/octobre) est désormais terminée et la petite île retrouve doucement une partie de sa quiétude.

La principale ville de l'île se nomme Pothia, c'est également le port d'arrivée de tous les bateaux venant d'Athènes ou de Kos.
Cependant ce n'est pas là bas que nous logerons, notre airbnb se trouve dans la ville des grimpeurs, à Massouri, située au pied de certains spots mythique de l’île et en face de la magnifique petite île de Telendos (jadis reliée à Kalymnos avant un terrible tremblement de terre).


Vue sur la magnifique île de Telendos

Véritable Hossegor de l'escalade, tout à Massouri a été pensé pour accueillir les flots de grimpeurs venus du monde entier.
Restaurants, shops de grimpe et locations de scooters se disputent la rue principale (seule rue soit dit en passant).

La petite ville a donc perdu tout son cachet, mais comment peut il en être autrement avec un tel essor de l'escalade et du tourisme il y a maintenant 20 ans ?

Nous éprouvons rapidement une étrange sensation d'être dans un "parc d'attraction désert" en voyant ces restaurants par dizaines guetter l'arrivée du moindre client, tout en étant bien conscients que nous avons une chance énorme d'être seuls dans des secteurs comme "Grande Grotta" ou "Odyssée".

Rapidement, il nous devient évident que la location d'un scoot s'avère inévitable pour rejoindre 75% des secteurs.
"Typhoon" en poche, à nous les moindres recoins de l'île !

Nous en profitons pour visiter l'île durant nos jours de pause en essayant de sortir au maximum des chemins touristiques (chose pas évidente lorsque l'île ne comporte qu'une seule route...)

Le caillou, sans surprise, s'avère être extrêmement abîmé dans les secteurs les plus connus, mais paradoxalement, cela ne gène pas particulièrement dans la plupart des voies que nous avons parcourues, c'est qu'on commencerait presque à s'y faire !


Flo et sa nouvelle pote au secteur "Grande Grotta", pas bien bavarde


"Pas toucher", Flo teste le dressage de chèvre

Grimpe en 3D au secteur "Sikati cave"

Quelle bonne surprise lorsque à Telendos au secteur "Pescatore" nous sommes retombés sur des longueurs aux cailloux croustillants, notre peau des doigts a quant à elle moins appréciée le présent ...

Malgré la période avancée de l'année le soleil Grec ne nous laisse d'autres choix que de grimper à l'abri de ses rayons !

Et c'est à l'ombre du secteur "Odyssée" entre 2 roustes dans un 8a particulièrement abîmé que nous faisons la rencontre de Max et Alizé, un jeune couple Gapençais avec qui nous allons passer nos derniers jours de vacances sur la petite île.

Cela fait déjà plus d'un mois que les deux tourtereaux sont sur place, ils n'ont aucun appart' ni hôtel et dorment à la belle étoile dans leurs hamacs au pied des parois. 


Petite balade à l'autre bout de l'île


Direction Telendos !


Max dans une belle longueur du secteur "The beach"

Accueillis depuis peu par l'excellent "Nikola" dans sa fameuse taverne à l'autre bout de l'île à "Palionnisos" dans un secteur beaucoup moins touristiques, ils l'aident dans ses tâches du quotidien en échange d'un petit bout de jardin bucolique où planter leur tente !

Nikola, au fil des discussions, nous donnera une esquisse de l'envers du décor de l'île sur laquelle nous nous trouvons.
Les bateaux de migrants qui arrivent par dizaines, et ceux qui malheureusement n'arrivent pas jusqu'à la côte...

30 jours sont passés et il est maintenant l'heure pour nous aussi de retourner en France où la neige a fait son grand retour (trop prématurément ?).


Nous étions heureux de partir et sommes maintenant heureux de rentrer à la maison.
1 mois à faire de belles rencontres et à grimper sur du beau caillou !


Combat pour Alizé dans les grosses concrétions
du secteur "Pescatore"




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