OSSAU - PILIER DE L'EMBARRADERE / VOIE RAVIER : 100ème gazeuse !

Depuis un moment le nom de cette voie me faisait frissoner vibrer..

L'embarradère est venu tout naturellement s'immiscer dans l'imaginaire du grimpeur que je suis.

"300 mètres de pilier vertical voir surplombant rayé par de belles fissures en pleine face Nord de l'Ossau" disons le, le tableau fait beaucoup trop peur rêver ..

Jusqu'en 1965, aucun être humain, ni même animal (la 1ère par un lézard fût 15 ans plus tard) ne s’était hissé en haut de ce pilier par cet itinéraire. 
L'hostilité et la raideur du pays avait du en décourager plus d'un, et y'a de quoi !


Vue sur verdure, vue qui rassure 

Seulement voilà, l'année 1933 avait vu naître deux des plus célèbres géniteurs du Pyrénéisme, les frères RAVIER.
Et lorsque 32 ans plus tard, les 2 frangins (accompagnés de Paul Bouchet) étaient réuni en face Nord de l'Ossau, quelques coins de bois les séparant, ce n'était certainement pas pour admirer la vue sur les lacs d'Ayous !

Voilà donc pourquoi il m'était impossible de refuser la proposition de Chris en ce 1er août 2018.
J'en profite pour proposer au local de l'étape de nous accompagner dans cette ascension, sans surprise Pablo accepte, ce sera son deuxième voyage dans la voie.
C'est désormais certain, on ne s'ennuiera pas au relais !


Chris ouvre le bal dans L3 et sa belle double fissure

Flo dans le passage du toit de la double fissure, tout sourire crispé

La marche d'approche se règle vite, ce n'est pas notre première visite en face Nord et nous savons encore où se trouve le col de Llou.
Le socle déroule également bien. 
La grimpe n'excède pas le IV mais il serait malvenu de zipper...
Nous nous retrouvons donc rapidement sur la vire herbeuse ascendante qui signe le début des hostilités.

Les deux premières longueurs nous rappelle si jamais nous l'avions oublié, que nous sommes en montagne et que le rocher n'est pas toujours sain.
Certains parpaing ne demande qu'à rejoindre la raillère, il faut donc grimper sur des œufs .. 
La longueur qui suit donne clairement le ton pour le reste de la voie.
Au menu : verticalité sauce plein gaz et assiette de physique accompagné de son fumage de bras. 



Une autre cordée qui profite de la canicule pour gravir l'éperon Nord du petit pic

Les longueurs s’enchaînent, toutes plus belles les unes que les autres. 
Le grimpe y est magnifique, et chose rare, nous grimperons en tee-shirt toute la journée.
Malgré une communication délicate entre le Savoyard et l'Ossalois (différence de langue oblige) nous avançons bien.

Nous restons sans voix devant l'audace et l'ingéniosité des ouvreurs. 
Trouver et grimper une ligne de faiblesse dans cette paroi sans l'utilisation de piton à expansion (les camalots était encore bien loin d'être inventé..) relevé de l'inconscience, et pourtant ils ont ouvert ce jour la (en 2 jours exactement) un vrai chef d'oeuvre !


Les frères Ravier, pionniers du Pyrénéisme moderne

Il est 13h lorsque nous rejoignons le soleil au sommet de la voie.
Nous sommes heureux et avons l'impression d'avoir écrit une belle page dans nos petites vies de Pyrénéiste.
Nous rejoignons rapidement le Petit Pic et descendons classiquement jusqu'au col de Peyreget.


Merci les gars pour cette jolie balade ! 



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