VIGNEMALE - COULOIR DE GAUBE : Dans les entrailles de la muraille


*BIP-BIP-BIP-BIP-BIP

       23 mai 2018, 23h30, notre réveil sonne, c'est donc la fin de notre nuit somnolence.
Il parait que les siestes de 15 minutes sont les plus réparatrices .. sauf que la on parle d'une nuit !


Il faut donc rapidement décoller nos paupières, c'est qu'on a une horaire à respecter si l'on veut sortir de la bête à temps.

S'en suit un rapide petit déj, pas évident de trouver l'appétit au beau milieu de la nuit, 2h après le repas du soir .. tant pis on mangera quand on sera vieux, il faut filer !


L'impressionnante face Nord du Vignemale

1h plus tard, nous retrouvons Victor et Simon au pont d'espagne qui eux ont pour objectif d'aller rendre une petite visite au couloir "Arlaud Souriac" dans cette même face Nord du Vignemale.


La marche d'approche jusqu'au refuge étant plus ordinaire que jamais (si l'on omet l'heure à laquelle nous nous y rendons..), je profite donc de ces 2h pour expliquer notre venue sur cette montagne.


Pablo et Flo remonte les premières pentes

Flo se régale au 2/3 du couloir

      Clairement il n'y avait rien de logique à se rendre au Gaube durant ces 7 dernières années.
En effet, le glacier d'Ossoue qui formait jadis dues à son écoulement une cascade terminale qui a fait rêver plus d'une génération de Pyrénéiste, disparaît inéluctablement, en suivant le chemin de ses congénères de la chaîne, rendant la sortie très délicate et engagée.

Le réchauffement climatique est bien trop visible la haut ...

Seulement en ce mois de mai 2018 dame nature a décidée de nous faire un petit présent, ce printemps pourri aura au moins permis à la neige de plaquer en sortie du couloir, un petit écoulement s'en est suivi .. et la glace fut !! 


Thomas au pied du ressaut terminal

Le Gaube en 2018...

Les conditions étant totalement exceptionnelles ce fut assez facile de sortir Pablo de sa vallée, à tel point que je le trouve 24h plus tard affalé sur mon canapé prêt à partir (merci pour la tarte au citron)!


Nous sommes au pied de la face, il est temps pour nous de se séparer de la cordée Victor-Simon que l'on retrouvera plus tard au refuge pour fêter nos belles ascensions, si la montagne le veut bien.

Nous passons facilement la rimaye.
Nous ne voyons que le halo de nos frontales mais au son de nos crampons nous nous rendons rapidement compte que les conditions sont optimales.
Nous avançons bien, conscient de profiter d'un excellent créneau.

Pour la petite histoire, le couloir est tellement gavé de neige que nous ne voyons le bloc coincé qu'après l'avoir passé ..
La sortie s'avère être en excellente condition, les cheminées sommitales sont remplies de glace .. les infos étaient donc véridiques !
Nous sortons du couloir dans les horaires souhaitées, évitant toutes chutes de pierres qui sont courantes dans cet entonnoir.


Flo en termine avec les pentes de neige sommital


En un regard tout est dit ...
"J'ai mal aux cuisses mec !!"

Quel bonheur de se retrouver à la sortie de cette mythique muraille qui nourrissait et nourrit encore mon imaginaire de gamin.

Le Gaube a une histoire sans fin, de sa première ascension réalisée avec une audace vertigineuse pour l'époque en 1898 par H.Brulle; C.Passet et leur 3 compères, à des histoires tragiques bien trop récentes.

Les émotions se bousculent. 

Pablo en compagnie de Thomas et Alexis
qui nous ont précédé dans le couloir


Nous entamons une interminable descente en direction du refuge des Oulettes, celui ci même ou nous siroterons une bière 2h plus tard en contemplant l'ampleur de cette face Nord.
Un accueil à la hauteur de la beauté du secteur !
Simon et Victor arrivent à leur tour au refuge, sourire jusqu'aux oreilles.. les conditions était excellentes pour eux aussi !


Merci pour cette belle journée les gars.



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